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Dossier – L’assurance, créatrice d’emplois

Posté par Arnaud Chneiweiss | décembre 2022 | Article, N° 132

Dossier – L’assurance, créatrice d’emplois

L’assurance est un secteur dynamique, qui recrute et a besoin d’être plus attractif encore.

C’est le constat que font tous nos contributeurs, à commencer par Norbert Girard, qui dirige l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance, association paritaire créée par les partenaires sociaux de la branche.

Il y a 250 000 salariés dans le secteur de l’assurance au sens large (y compris courtiers, agents généraux…) et plus de 153 000 salariés dans les entreprises d’assurance à fin 2021 (+2 % sur un an). Plus de 17 000 recrutements ont été effectués en 2021, ce qui est un record d’embauches. Cette tendance semble se poursuivre sur 2022 nous indique le directeur général des coopérations humaines de Covéa, Amaury de Hauteclocque. Les recrutements 2021 ont représenté 11 % des effectifs totaux de la branche, montrant le fort renouvellement à l’œuvre.

A noter que ces recrutements passent beaucoup pour les jeunes par la formule de l’alternance, puisqu’une embauche sur quatre vient de cette filière, un sujet sur lequel Alexis Meyer revient longuement.

Par ailleurs, l’assurance est un secteur qui forme activement ses salariés, alors que de nouveaux enjeux ne cessent d’apparaître : révolution technologique, préoccupation climatique, nouvelles réglementations… En 2021, 89 % des salariés de la branche ont reçu une formation, ce qui est remarquable.

Je retiens enfin de ce premier article de notre dossier la part des femmes dans l’emploi des salariés du secteur : 60 %, dont 52 % chez les cadres et 33 % chez les cadres de direction. Si l’on regarde l’évolution sur vingt ans, elle est positive, même si des progrès vers la parité restent nécessaires sur le dernier point.

Amaury de Hauteclocque nous décrit la réalité du marché du travail en cette fin 2022, avec des difficultés de recrutement pour les assureurs dans le cadre d’une « forte tension sur le marché de l’emploi », avec un taux de chômage au plus bas depuis 2008. Il décrit donc « une guerre des talents de plus en plus féroce » : il y a « renversement du rapport de force » et les candidats « sont beaucoup plus exigeants et attentifs aux conditions de travail offertes par les entreprises » – télétravail, flexibilité dans l’organisation, équilibre vie privée/vie professionnelle.

Par ailleurs, les métiers évoluent. Par exemple, « quand les clients contactent leur assureur, ils sont à la recherche de conseils techniques d’experts, précis, pointus, qu’ils n’ont pas réussi à obtenir seuls. Il est donc indispensable d’accompagner la montée en compétence technique des conseillers en clientèle ».

Un canal privilégié de recrutement, et c’est nouveau, est donc l’alternance. C’est aujourd’hui « le tremplin le plus efficace vers la vie active pour les jeunes » nous dit Alexis Meyer. Son succès dans le secteur de l’assurance est « spectaculaire » : 4 400 étudiants salariés recrutés en 2021, ce qui est un record ; 10 000 alternants travaillent au quotidien dans le secteur ; le quart des embauches s’est effectué en 2021 par cette filière (avant tout le contrat d’apprentissage).

L’auteur nous explique les raisons de ce succès : pour l’étudiant, la formule permet « une prise directe avec la réalité de l’entreprise sans se couper du monde académique », mêlant ainsi théorie et pratique. Pour l’employeur, « dans le contexte actuel de difficultés de recrutement, qui touchent tous les métiers et notamment ceux de l’assurance, les embauches via ce type de contrat recouvrent une dimension de plus en plus stratégique ».

A noter que les profils des alternants sont de plus en plus qualifiés. Ainsi, « le succès tant attendu de l’alternance, et plus particulièrement de l’apprentissage, en France est largement dû à son développement dans l’enseignement supérieur et dans les filières de services dits à haute valeur ajoutée ».

Pascal Chapelon et Carine Ryckeboër nous disent que les agents généraux ont également été des recruteurs importants ces dernières années, si bien que 26 000 salariés travaillent en agence d’assurance.

Ils insistent dans leur contribution sur le fait que les agents généraux sont « un baromètre de la société » car ils sont au cœur des « actualités et enjeux de société : insécurité, climat, secteur d’activité en souffrance ou en développement, cybersécurité… ». Si bien que « l’adaptation perpétuelle est le maître mot » de ces souvent très petites structures, puisqu’il y a en moyenne 3,4 salariés par agence. Elles constituent donc de belles opportunités pour ceux qui aiment la polyvalence des fonctions et avoir de l’autonomie.

Fabrice Domange et Hélène Bajeux partagent le constat que « le secteur de l’assurance fait face à une pénurie de talents ». Pour « donner envie aux meilleurs talents de nous rejoindre », il faut donc « mettre en lumière tout l’intérêt, la modernité et la richesse du métier ». Ce qui suppose une vraie remise en cause des employeurs du secteur afin de « satisfaire les aspirations et les exigences des nouvelles générations en matière de mobilité et d’agilité, d’équilibre vie personnelle/vie professionnelle ; garantir un apprentissage tout au long du parcours professionnel ; et surtout assouvir leur quête d’intérêt et de sens ». Ils notent l’attrait renforcé du télétravail après la crise sanitaire, en particulier chez les cadres.

Enfin, Laurence Bauduin et David Dubois nous informent sur les mutations de la profession d’actuaire, essentielle au bon fonctionnement du secteur, en comprenant correctement les risques proposés à la souscription. Comme les autres professions du secteur, les actuaires ont eu depuis quelques années à faire face à trois chocs : « l’impact des évolutions réglementaires, celui des évolutions technologiques, et celui des transformations de marché. » Pour y faire face, il est impératif de garder un esprit ouvert et curieux aux transformations du monde, et de se former en continu pour comprendre ces changements. Car la profession n’échappe pas aux remises en question : « Pourquoi faudrait-il des actuaires si des robots savent faire autant et plus vite ? Pourquoi faudrait-il des actuaires si d’autres professionnels de la donnée peuvent prendre en charge son analyse et son pilotage ? ».

Merci à tous nos auteurs pour ces stimulantes contributions. Elles nous montrent les profondes et rapides transformations du marché de l’emploi. Les assureurs, au cœur des enjeux de société, doivent les assimiler rapidement pour demeurer attractifs et capables de relever les défis auxquels ils font face (réchauffement climatique, vieillissement de la population, révolution numérique, remontée des taux d’intérêt…).

Bonne lecture !

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