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Risques et solutions – La résilience,prérequis de lasouverainetéeuropéenne

Posté par Pierre Bollon | décembre 2025 | Article, N° 144

Risques et solutions – La résilience,prérequis de lasouverainetéeuropéenne

Depuis la parution, en juin 2024, du numéro 138 « spécial Europe » de notre revue, l’Union européenne et ses membres ont vu se renforcer et se multiplier les risques auxquels ils sont soumis, qui éprouvent leurs résiliences et menacent leurs souverainetés, à la seule exception – mais ne baissons surtout pas la garde –, du risque sanitaire.

L’Europe est « à l’épreuve d’un monde qui ne lui ressemble plus » a dit Pierre Sellal dans notre numéro 141. Quant à Manfred Weber, le président du groupe Parti Populaire Européen au Parlement, il a déclaré début novembre 2025 « Notre continent est seul et nu dans un monde plein de tempêtes ». On comprend pourquoi le mot « souveraineté », encore quasiment banni il y a quelques mois au profit de la périphrase « autonomie stratégique ouverte », est désormais largement repris.

Ces défis, que l’on peut qualifier sans exagération d’« existentiels », sont de taille et une hiérarchie entre eux ne peut être clairement établie tant ils se commandent l’un l’autre, et ce, à diverses échelles.

Les enjeux stratégiques se sont fortement accrus depuis le résultat des élections américaines qui s’ajoute à la guerre en Europe, au Proche-Orient et au Sahel et au rouleau compresseur économique chinois. Ils sont désormais, et je crois pour longtemps, en surplomb de toutes les tensions internes à l’Union et à la plupart de ses membres. Mais ils sont aussi plus heureusement le moteur de nombre d’actions comme le fort soutien à l’Ukraine et à ses voisins, les progrès en matière de financement de l’innovation et de l’industrie de la défense, et les négociations d’accords commerciaux, qui devront inclure les clauses de sauvegarde et « mesures miroir » efficaces.

Les enjeux territoriaux au sein de l’Union sont de plus en plus visibles. Ils sont notamment au cœur de la très difficile négociation en cours du cadre budgétaire 2028-2034 doté d’une enveloppe de 2 000 milliards d’euros. Celle-ci porte sur son volet recettes et sur les dépenses pour la politique agricole commune, pour les fonds de « cohésion » entre les régions et pour la nouvelle séquence d’élargissement en préparation, le Monténégro faisant figure de prochain « promu » avant l’Albanie puis la Moldavie et même l’Ukraine à reconstruire. Sont aussi en jeu la politique migratoire dans l’espace Schengen, l’avenir de la zone euro (qui devrait accueillir très vite la Bulgarie), et nombre des sujets clés abordés pour certains dans notre dossier, parmi lesquels la ville (une stratégie « commerce de détail » et un plan d’action pour le logement abordable sont annoncés), l’énergie non carbonée, incluant le nucléaire, le climat (l’Union a difficilement adopté début novembre une position commune pour la COP 30 de Belém), l’éducation et les compétences, nécessaires à la transition numérique et bien sûr le marché unique dont la préservation et l’approfondissement sont une condition sine qua non de notre productivité, comme l’ont souligné avec force et à juste titre les rapports Letta et Draghi.

Dans ce cadre, il est désormais vital que l’Union sache se libérer des contraintes qu’elle s’est pour une bonne partie infligées à elle-même et qui pèsent au premier chef sur ses entreprises, en accumulant au fil des décennies des strates de réglementations très complexes, onéreuses et contradictoires, souvent devenues de surcroît obsolètes car malaisées à adapter.

L’impératif de « simplification » reçoit désormais heureusement une traduction concrète via les textes dits « Omnibus ». Certes, nombre d’entre eux ont été élaborés « à la serpe » et pourraient créer quelques déséquilibres – je pense notamment au reporting extra financier qui dans sa version 2.0 risque de devenir peu cohérent avec les règles qui continuent de s’imposer aux investisseurs, dont les assureurs, et pourraient paradoxalement renforcer les pouvoirs déjà exorbitants des fournisseurs de données (« data providers ») dont le centre de gravité se situe hors d’Europe. Mais la simplification est essentielle. Intégrons désormais la simplicité dès le départ (« simplicity by design »).

Comme je l’écrivais dans le numéro 138 de Risques : « Chaque nouvelle directive ou règlement devra désormais passer – comme je l’avais suggéré dès le début de 2021 dans l’avis du Comité économique et social européen sur l’Union des marchés de capitaux dont j’étais le rapporteur – un « test compétitivité ». Oui ou non, ce texte sera-t-il bon pour les entreprises européennes dans la concurrence internationale ? Sera-t-il favorable à l’innovation (halte aux biais « anti-risque »), pour la création de richesses et d’emplois, pour la solidité des chaînes de valeurs, pour l’adaptabilité ? Et cela vaut pour toutes nos industries, y compris nos industries de service : immobilières, commerciales, financières. »

Enfin, et peut-être surtout, l’Europe doit s’appuyer davantage sur la force et le dynamisme de son corps social, un « grand mot » certes, mais qui traduit une réalité concrète : ses citoyens, ses associations, ses entreprises industrielles et de services, y compris financiers.

L’industrie de l’assurance, vecteur de protection et de stabilité, joue un rôle essentiel de résilience et est un facteur clé de souveraineté dans un monde toujours plus risqué et incertain. L’Union pour l’épargne et l’investissement, enfin sur les rails, devra lui permettre de mieux mobiliser, avec l’appui décisif de la gestion d’actifs, l’abondante épargne européenne vers les entreprises européennes et l’innovation, en s’appuyant sur les initiatives en cours, notamment le label « finance Europe » porté par sept pays dont la France.

Les auteurs de ce dossier développent ou nuancent nombre de ces points et ouvrent d’autres pistes.

Bonne lecture !

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